Métropoles et régions, entre concurrences et complementarites. Regards croises France/Italie

French Abstract | Dans un contexte marqué par la multiplication des débats et des réformes portant sur les mailles métropolitaines en Europe, ce colloque international pour ambition de contribuer à la réflexion contemporaine sur les rapports entre les échelles régionale et métropolitaine. Il s'agira de croiser le point de vue territorial et celui des politiques publiques, en privilégiant la perspective comparative entre la France et l'Italie. Ce colloque est la troisième rencontre du programme «Italie, recompositions territoriales», de l'École Française de Rome.

Italian Abstract | In un contesto caratterizzato dalla proliferazione di dibattiti e riforme riguardo alle reti di livello metropolitano in Europa, questa conferenza internazionale intende contribuire all'attuale discussione sui rapporti tra scala regionale e metropolitana, mettendo a confronto il punto di vista territoriale e quello delle politiche pubbliche, e privilegiando in particolare la comparazione tra Francia e Italia. Questo convegno è il terzo incontro del programma «Italie, recompositions territoriales», della École Française di Roma.

English Abstract | In a context marked by ever more discussions and reforms concerning metropolitan structures in Europe, this international symposium seeks to contribute to the contemporary debate on the relationships between regional and metropolitan tiers of government. Its aim is to combine and contrast the territorial standpoint with that of public policy, in particular through comparisons between France and Italy. This symposium is the third meeting of the programme «Italie, recompositions territoriales» of the École Française de Rome.

UNE QUESTION STRUCTURELLE REVISITÉE PAR LA CRISE
La question des concurrences et des complémentarités entre régions et métropoles se pose avec une acuité nouvelle depuis environ deux décennies dans un double contexte : celui de la mondialisation qui, en Europe comme ailleurs, accentue les concurrences entre territoires « gagnants » et « perdants » ; celui de la décentralisation, qui contribue à redéfinir les formes de gouvernance dans un processus évolutif. Or, depuis 2008, ce dernier processus connaît sous l'effet de la crise financière mondiale de brusques oscillations. Partout, en effet, la crise conduit à repenser les modalités et les mailles du gouvernement du territoire à la lumière crue des déficits publics et de la recherche d'économies d'échelles.

Abordée à la fois par les sciences sociales (colloque de Luxembourg, juin 2011) et les sciences politiques et de l'aménagement (colloque co-organisé par le CRAPE et Sciences Po Rennes, octobre 2011 ; colloque de Paris, novembre 2012), la question des rapports entre métropoles et régions est également posée directement par les acteurs publics : municipalités, régions, intercommunalités, provinces ou départements, mailles de gestion et mailles de projet, sollicitent et inventent de nouvelles formes d'organisation et de régulation des rapports entre ces deux niveaux. Aussi, l'ambition de ce colloque est de contribuer à nourrir ce débat, d'une part en croisant au plus près le point de vue territorial et celui des politiques publiques, d'autre part en privilégiant le laboratoire italien, envisagé dans une perspective comparative avec la France.

LE LABORATOIRE ITALIEN
Alors qu'elle a longtemps été considérée comme un entre-deux entre les modèles politico- institutionnels de matrice centralisée à la française et les modèles fédéraux à l'allemande, l'Italie est devenue dans les deux dernières décennies le laboratoire d'une décentralisation très avancée, que ce soit au niveau régional ou local. Peut-être encore plus qu'ailleurs en Europe, la décentralisation conduit donc à s'interroger sur les ressorts de la régionalisation et sur ses rapports avec le fait métropolitain.

La péninsule est également un exemple de régionalisation conflictuelle, marquée à la fois par une remise en question de la solidarité entre régions riches et régions pauvres et par la concurrence entre les différents niveaux de l'action publique, en particulier entre les échelons régional et métropolitain. Ainsi, le contraste est particulièrement fort entre, d'une part, l'affirmation institutionnelle des régions et, d'autre part, l'affirmation économique des grandes villes. Cette évolution n'empêche pas le développement de complémentarités, voire de nouvelles formes de solidarité territoriale, illustrées par les allers-retours fréquents des personnels politiques entre les différents niveaux institutionnels (Naples dans les années 1990 et 2000, Rome aujourd'hui).

Enfin, en Italie comme ailleurs, le débat sur les articulations d'échelles se superpose à celui sur les rapports entre les mailles fonctionnelles et les mailles institutionnelles. Territoires de vie et territoires vécus, réseaux de transport et grands projets structurants constituent l'arrière-plan des réflexions sur les structures permettant de favoriser et d'organiser le développement métropolitain. L'Italie produit à cet égard des effets d'écho et de miroir à la France, comme en témoignent les débats contemporains sur le Grand Paris et plus largement sur la réforme institutionnelle. La Péninsule part d'ailleurs avec une certaine avance, puisque ces réflexions s'y ancrent dans deux décennies de réformes : les unes profondes, modifiant la nature même de l'Etat - la réforme constitutionnelle de 2001, à nette tendance régionaliste - ; les autres, plus légères a priori mais ayant remodelé le pouvoir territorial - l'élection directe des maires puis des gouverneurs régionaux depuis les années 1990 ; d'autres, enfin, sans cesse remises à l'agenda politique mais jamais concrétisées - la loi sur les « aires métropolitaines » de 1990.

CONTENTS

• Marco Cremaschi (Università Roma Tre), Aurélien Delpirou (Université Paris-Est Créteil), Dominique Rivière (Université Paris-Diderot), Carlo Salone (Università di Torino) | Introduction

• Daniel Béhar (Université Paris-Est Créteil), Giovanni Laino (Università di Napoli Federico II), Fabio Amato (Università di Napoli L'Orientale) | Transformations territoriales des métropoles maritimes face à la crise : Marseille et Naples entre post urbain et métropolisation

• Dorian Bernadou (Université Paris-Diderot) | Inventer le territoire de la ville métropolitaine de Bologne : quelle implication de l'institution régionale ?

• Xavier Desjardins (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Nicolas Douay (Université Paris-Diderot) | Le duo métropoles régions au regard des politiques d'aménagement du territoire depuis les années 1980 : Marseille et Paris

• Fiorenzo Ferlaino (IRES) | Metropoli e regioni nell'Italia e nella Francia del secondo dopoguerra: similarità e differenze

• Deborah Galimberti (Sciences Po Lyon) | Nains, géants et... patrons : l'éternelle concurrence réinterprétée au prisme des mobilisations des organisations d'intérêts

• Floriana Galluccio (Università di Napoli L'Orientale) | Mosaïque et les réseaux. Une histoire des circonscriptions politicoadministratives de l'Italie

• Francesca Governa, Carlo Salone (Università et Politecnico di Torino) | Rhetorics of regional and metropolitan governance and spatial practices of resistance: critical remarks

• Rosalina Grumo, Luigi Bellino (Università di Bari Aldo Alessandro Moro) | Globalizzazione e sviluppo urbano tra decentramento territoriale e coesione sociale. Esperienze regionali a confronto

• Brice Lamenie (Ville de Rosny-sous-Bois/Université Paris-Diderot) | Le volet urbain de la politique de cohésion, un enjeu multiniveaux. Le cas de la Seine-Saint-Denis

• Paolo Molinari (Università Cattolica di Milano) | Le Piémont nord-oriental: interstice ou charnière entre deux aires métropolitaines ?

• François Navarre | Régions et métropoles, entre concurrences et complémentarités financières

• Thomas Perrin (Université Lille 1) | Coopération transfrontalière et articulation métropoles-régions. Le cas de l'action culturelle

• Maria Prezioso, Angela D'Orazio (Università di Roma Tor Vergata) | Roma metropolitana: le dimensioni territoriali di una capitale

• Nicolas Rio (Sciences Po Lyon) | Vers une standardisation du positionnement des métropoles et des régions? Une analyse à partir de leurs productions prospectives

COMITATO ORGANIZZATIVO
• Marco Cremaschi | Università degli studi di Roma Tre
• Aurélien Delpirou | Université Paris-Est Créteil
• Dominique Rivière | Université Paris-Diderot
• Carlo Salone | Università degli studi e Politecnico di Torino

COMITATO SCIENTIFICO
• Daniel Béhar | Université Paris-Est Créteil
• Marco Cremaschi | Università degli studi di Roma Tre
• Aurélien Delpirou | Université Paris-Est Créteil
• Ernesto D'Albergo | Università degli studi della Sapienza di Roma
• Philippe Estèbe | IHEDATE
• Floriana Galluccio | Università degli studi di Napoli – L'Orientale
• Francesca Governa | Università degli studi di Torino
• Christian Lefèvre | Université Paris-Est Marne-la-Vallée
• Paolo Molinari | Università Cattolica di Milano
• Petros Petsiméris | Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
• Gilles Pinson | Sciences Po Bordeaux
• Maria Prezioso | Università degli studi di Roma II - Tor Vergata
• Dominique Rivière | Université Paris-Diderot
• Carlo Salone | Università degli studi e Politecnico di Torino

ABOUT
Le Colloque international Métropoles et régions, entre concurrences et complémentarités.
Regards croisés France / Italie; Metropoli e regioni, tra competizione e complementarità. Punti di vista incrociati Francia / Italia du 10 et 11 avril 2014 organizé par le Lab'Urba, Université Paris-Est Créteil, Institut d'urbanisme de Paris ; et le UMR Géographie-cités de l'Université Paris-Diderot, avec le soutien du Programme « L'Italie. Recompositions territoriales du local à l'Europe » de l' École française de Rome -Histoire moderne et contemporaine et la collaboration de l'IUP-Université Paris-Est Créteil, de l'Université Paris-Diderot, de l'Università Roma Tre et du Politecnico di Torino. Avec la partecipation, en ordre de parution, de François Dumasy (École française de Rome); Dominique Rivière (Université Paris-Diderot); Aurélien Delpirou (Université Paris-Est Créteil); Floriana Galluccio (Università di Napoli L'Orientale); Fiorenzo Ferlaino (IRES); Almona Tani (Università di Roma La Sapienza); Thomas Pfirsch (Université de Valenciennes); Nicolas Rio (Sciences Po Lyon); Dorian Bernadou (Université Paris-Diderot); Deborah Galimberti (Sciences Po Lyon); Camille Schmoll (Université Paris-Diderot); Karen Zimmerman e Andreas Putlitz (Technische Universität Dortmund); Maria Prezioso e Angela D'Orazio (Università di Roma Tor Vergata); Fabiano Compagnucci e Chiara Mazzoleni (Università IUAV di Venezia); Gilles Pinson (Sciences Po Bordeau); Francesca Artioli (Sciences Po Paris); Riccardo Marcato (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines); Rosalina Grumo e Luigi Bellino (Università di Bari Aldo Moro); Vittorio Ferri (Università di Milano-Bicocca); Alessandro Sterpa (Università di Roma La Sapienza); Francesca Governa e Carlo Salone (Università et Politecnico di Torino); Xavier Desjardins (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne); Nicolas Douay (Université Paris-Diderot); Daniel Béhar (Université Paris-Est Créteil); Giovanni Laino (Università di Napoli Federico II); Fabio Amato (Università di Napoli L'Orientale); Andrea Giraldi (Università di Firenze); Colette Vallat (Université Paris-Ouest Nanterre La Défense); Françoise Navarre (Université Paris-Est Créteil); Ilaria Delponte (Università di Genova); Clément Pin (Université Paris 13); Thomas Perrin (Université Lille 1); Pascale Froment (Aix-Marseille Université); Brice Lamenie (Université Paris-Diderot); Massimo Bricocoli e Paola Savoldi (Politecnico di Milano); Paolo Molinari (Università Cattolica di Milano); Marco Cremaschi (Università Roma Tre); Daniel Béhar (IUP) ; Frédéric Gilli (Sciences Po Paris); Gérard Lacoste (Directeur-adjoint de l'IAU d'Ile de France); Bernard Morel (Vice-président de la région PACA; en charge de l'Emploi et du développement économique); Anna Prat (Directrice de Torino Strategica; en charge des grands projets urbains de la ville de Turin); Alessandro Coppola (Adjoint à l'urbanisme de la ville de Rome); Pierre Mansat (Président de l'AIGP).