Colloque "La ville mal aimée"

Cerisy-la-Salle du 5 au 12 juin 2007 le chateau de Cerisy-la-Salle, dans la Manche: http://www.ccic-cerisy.asso.fr L’hostilité à l’égard de la ville est une constante dans l’histoire de l’Occident, même si elle se manifeste de façon variée selon les époques et les cultures nationales. Rousseau voit dans Paris « le gouffre de l’espèce humaine ». Mais la ville a toujours été également aimée : tour à tour effigie du progrès, de la culture, de la beauté, de la liberté. Statdluft macht frei disait-on au Moyen Age. En dépit de cette constante ambivalence, la Révolution industrielle est certainement à l’origine d’une modification durable du regard collectif porté sur la ville. Les conditions de vie désastreuses des populations dans les grandes villes industrielles, à l’instar de Londres ou Manchester, semblent justifier, même après leur disparition, la condamnation de la grande ville alors que l’appel de « la nature » se fait plus pressant. Comme, dans les pays développés, la plupart des habitants vivent dans des villes, ils regrettent et magnifient la campagne. Cette hostilité a inspiré l'essentiel de la politique d'Aménagement du Territoire en France depuis 50 ans : ses effets pratiques sont donc considérables. L'agglomération parisienne en a été la principale victime. L'urbaphobie est une constante de l'histoire de France depuis plusieurs siècles mais ce thème, curieusement, n'a guère intéressé les historiens ou les géographes. Le but de ce colloque est de présenter et d'analyser les diverses images, en général hostiles, rarement favorables, que les spécialistes (géographes, politiciens, économistes), la littérature et les médias (presse, Télévision, publicité) ont développées depuis 60 ans en France et en Europe, particulièrement, en Suisse, en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne. Il ne s'agit pas de revenir sur les détails de l'Aménagement du Territoire ni de l'étalement périurbain : ces deux thèmes, très importants, sont en partie des effets de l'urbaphobie, mais ils ont été abondamment traités. Il s'agit d'insister sur l'image de la ville, parfois construite, souvent spontanée, et sur son évolution depuis 50 ans. Ce colloque est l’occasion de revenir sur les contextes historiques de l’hostilité envers la ville et sur son influence actuelle. On s’intéressera particulièrement aux différents idéologues, ennemis de la grande ville (Gravier en France, Meili en Suisse, etc.) et à leur influence sur les politiques publiques et le territoire. On essayera d'évaluer les effets pratiques de telles idéologies sur les flux d'argent public, l'économie, les emplois et les logements. Par ailleurs, on analysera le contenu même des discours anti-urbains en cherchant à distinguer les grands thèmes anciens et récurrents de l’hostilité à l’égard de la ville de critiques plus directement en relation avec des maux urbains historiquement situés. On s’interrogera enfin sur l’image actuelle de la ville dans les différents pays considérés. Par exemple, constate-t-on des changements récents dans la manière dont les politiques publiques ou la recherche abordent la question urbaine ? Le principe du développement durable a-t-il favorisé l’émergence d’une image positive de la ville ou au contraire aggravé sa condamnation ? La ville est-elle toujours la mal-aimée au XXIe siècle ? Organisateurs: Bernard Marchand Professeur à l'ENTPE [url=mailto:marchand@mail.enpc.fr]mailto:marchand@mail.enpc.fr[/url] Joëlle Salomon Cavin Professeur des Universités Docteur en Aménagement Chercheuse associée, Ladyss, Paris X [url=mailto:joellesalomon@yahoo.fr]mailto:joellesalomon@yahoo.fr[/url] Pour être au courant [url=mailto:marchand@mail.enpc.fr]mailto:marchand@mail.enpc.fr[/url]